Le bon sens chez les pros de l'enfance
Dans le quotidien des professionnels de l'enfance, le "bon sens" semble être un ingrédient essentiel, celui qui, lorsqu'il est bien utilisé, peut transformer chaque geste et chaque décision en une véritable contribution à l'amélioration du quotidien des enfants. Pourtant, ce bon sens n’est pas toujours aussi évident à mettre en pratique, et son application se révèle parfois plus complexe qu’on pourrait l’imaginer.
Le défi du bon sens au quotidien
Faire preuve de bon sens, cela signifie savoir s'impliquer dans son travail tout en naviguant entre les contraintes organisationnelles et les défis institutionnels. Cela peut également impliquer de remettre en question certaines théories éducatives, de s’adapter à des situations parfois imprévues et de trouver un équilibre délicat. Loin d’être une tâche facile, ce travail quotidien nécessite de la lucidité, de l’adaptabilité et une certaine finesse dans la prise de décision.
Mais il n’est pas toujours simple de mettre en œuvre ce qui semble tomber sous le sens. En effet, avoir un avis sur ce qui est juste, sur ce qui correspond aux besoins de l’enfant, et savoir comment s’impliquer sans empiéter sur la place des autres professionnels autour de soi, demande une vigilance constante. Chaque professionnel, tout en s’associant à une équipe, doit aussi pouvoir exprimer librement ses idées et être reconnu dans son rôle. Cela passe par une dynamique de collaboration où chaque voix a sa place.
La place de l'enfant, au cœur de notre pratique
L’enfant, véritable centre de toutes les attentions, mérite un environnement propice à son développement. Cependant, ce n’est pas en suivant des règles rigides ou en allant dans un sens unique que nous pourrons lui offrir ce dont il a besoin. Le développement de l’enfant se nourrit d’expériences adaptées à ses besoins, mais également d’une attention constante à ses premières manifestations, et de l’espace nécessaire pour lui permettre de les explorer.
Accompagner l’enfant, c’est avant tout lui offrir la possibilité de découvrir le monde à son rythme, tout en maintenant un cadre sécurisé et bienveillant. Mais cette attention ne doit pas s’arrêter à l’enfant seul ; elle inclut également la relation avec ses parents, qui nous le confient. L’accueil dans une structure n’est pas seulement un mode de garde, mais un lieu d’éveil à la vie sociale, où l’aspect éducatif et l’intention d’accompagner le développement global de l’enfant prennent tout leur sens.
Le bon sens et la responsabilité professionnelle
Les métiers de la petite enfance prennent tout leur sens dans la pratique quotidienne avec les enfants. Il ne suffit pas de se positionner dans un rôle de direction pour en saisir pleinement la responsabilité : il faut être au cœur de l’action, comprendre les enjeux du terrain, et faire preuve de bon sens dans la gestion des situations quotidiennes.
Il est également important de se questionner régulièrement sur notre propre histoire et nos représentations personnelles de ce métier. Quels sont nos objectifs en tant que professionnels de l’enfance ? Que souhaitons-nous apporter à l’enfant et à sa famille ? En prenant du recul, en observant et en réfléchissant sur nos pratiques, nous pouvons éviter de partir dans toutes les directions et ainsi maintenir notre action centrée sur les besoins de l’enfant.
L’observation pédagogique : un outil essentiel
L’observation est un outil puissant qui permet aux professionnels de prendre du recul sur les situations et d’ajuster leurs pratiques en fonction des besoins spécifiques de chaque enfant. Elle permet une meilleure gestion de la relation avec l’enfant et favorise une approche plus contenante et bienveillante. L’observation soutient les pros dans leurs projets et leurs décisions pédagogiques, en offrant un éclairage sur ce qui fonctionne, ce qui doit être ajusté et comment mieux répondre aux besoins de chaque enfant.
C’est en étant attentif, respectueux et empathique que nous serons en mesure de nouer des liens solides avec les enfants et de construire une relation éducative positive et enrichissante. Il ne suffit pas d’aimer les enfants pour être un bon professionnel ; il faut bien connaitre son développement et ses capacités pour pouvoir mieux comprendre ses besoins.
Conclusion : une réflexion constante sur notre pratique
Le bon sens n’est pas un concept figé, mais une démarche active qui s’adapte au quotidien. Il nécessite à la fois de l’observation, de l’écoute, de l’adaptabilité et, surtout, un recul constant pour ajuster nos pratiques en fonction des besoins de l’enfant et de l’environnement. Ces compétences se développent dans le temps, à travers l’expérience, l’échange avec les collègues et les familles, et une volonté sincère de toujours mieux comprendre et accompagner l’enfant dans sa croissance et ses découvertes.
Pour les professionnels de l'enfance, ce chemin n’est pas toujours facile, mais il est source de satisfaction profonde, car il permet de faire une véritable différence dans la vie de l’enfant.